Cadeaux de l’atelier d’écriture
Voici ici, quelques textes réalisés par l’atelier d’écriture Séniors du Ricochet. Les participants vous offrent cela comme un cadeau !
Pascale et Marie-Laure
1-L’inventaire du salon du loup
Une hauteur, une grotte, un coin dedans.
De ce coin, le loup a vue sur le dehors.
C’est propre. Rien d’autre qu’un sol de terre, assez doux pour s’enrouler et dormir. L’oeil ouvert.
La cuisine, les toilettes, la salle de bain, tout est dehors. La chambre est aussi le salon. Dedans, donc, rien.
Quoique si. On y aperçoit quelques petits creux et bosses. Les cachettes d’os. Une très belle collection d’os. Et aussi des trous vides, les trous préparés pour les coups ratés. Sont aussi à terre quelques morceaux de peau, un petit plan de la forêt, avec notés d’une croix les lieux habités et pour chacun une légende. Et aussi, depuis peu, un slip. Le devenu est devenu ami avec le loup en slip. Cela fait une ouverture.
2- Conte actualisé
Barbe bleue – Yeux bleux
Il était une fois un homme très riche, genre Bernard Arnaud, mais très très petit. Très. Et aussi très laid, et
avec des yeux bleus un peu glauques. Il était aussi une femme très jolie. Elle l’avait calculé, et décidé de
le séduire. Pour son argent.
Il ne se passe pas une semaine, et les voici mariés. Elle s’installe dans la demeure cossue, avec piscine intérieure et extérieure, mais tout est à la taille de l’homme, petit, très petit, pour que rien ne lui renvoie sa fâcheuse petite, très petite taille.
Tout est magnifique, mais la tailles des escaliers, les hauteurs de plafond, la surface des pièces, tout est
petit, et la femme se cogne sans cesse aux portes, aux plafonds, elle n’entre pas dans les toilettes. Et surtout, elle comprend vite que son époux veut la raccourcir.
Un matin, il lui annonce avec un regard fourbe et bleu qu’il part en voyage. Elle subodore qu’à son retour,
il faudrait qu’elle se tienne sur ses gardes. C’était décidé, elle l’attendrait de pied ferme. Lorsqu’il rentre,
il la cherche partout sans la trouver, des heures et des heures. Il a rapporté dans son sac, une potion
magique destinée à diminuer son épouse dans tous les sens du terme. En effet, il a remarqué son fort
caractère, qui n’est ma foi, pas une qualité féminine acceptable. La femme, elle, s’est cachés dans une des
caves souterraines qu’elle a réussi à crocheter. Mais elle entend tout.
Quand, fatigué, l’homme s’écroule, abruti par la colère et la fatigue, elle ouvre doucement, l’attache, il est
si petit que c’est facile, et lui fait ingurgiter la potion. Il diminue, diminue de taille pour arriver à celle
d’une poussière. Alors, pour une fois, elle fait le ménage de cette maison si compliquée.
Puis elle décide de confier les clefs de toutes les entreprises de son époux disparu aux employés de celles-ci, pour qu’ils les gèrent et en obtiennent les justes retours.
—
Ecriture à deux, Jacques et Lucille
La Plume et l’encrier
La plume était en train d’écrire des mots, tout plein de mots, rien que des mots. Des mots rigolos, des mots tristes, des mots absurdes, des mots tendres.
Eh !…Tiens, la plume s’arrête.
Est-elle à court d’idées ?
En manque d’inspiration ?
C’est la panne sèche !
La page blanche ?!
Plouf !
« Ahhhhhhh ! ça y est je respire à nouveau. »
La plume a plongé dans l’encrier pour de nouveaux mots.
« Tu vois plume, sans moi, est-ce que tes mots te viendraient ? J’ai quelque chose de magique pour toi ! A ton avis, c’est quoi ? La couleur de mon encre ? Quelle couleur t’inspire le mieux ? La bleue, la rouge, la verte ?
Tu vois, chaque couleur peut t’apporter de nouveaux mots :
le rouge des mots chaleureux, de colère, des mots qui résonnent fort, des mots engagés.
Le bleu, des mots mélodieux, mélancoliques, nostalgiques.
Le vert, des mots d’espoir, de renaissance, d’espace, des mots joyeux.
Sans moi, ma bonne plume, tu sèches vite ; Mais sans toi, les mots se noient ! »